188           ARTISTES PARISIENS DU XVF ET DU XVIIe SIÈCLE.
tion dans la chapelle.de saint Ferréol en l'église métropolitaine (12 septembre). D'autres détails non moins curieux sont encore révélés par ces notes des registres capitulaires.
Ainsi, dès l'année 1567 (6 juin), le chanoine est autorisé, pour cause de maladie et sur avis du médecin, à manger de la viande. La santé de Lescot paraît avoir été quelque peu précaire pendant les dernières années de sa vie. Alors qu'il assiste à presque toutes Ies réunions du chapitre, quand il est en bonne santé — en effet on relève sa présence à plus de deux cent soixante séances, — les registres de 1577 °' 1578 mentionnent de fréquentes ab­sences avec la mention injirmiis. Quelquefois son nom disparaît pendant plusieurs mois, sans doute pour cause d'absence ou de maladie. Ainsi, on ne le voit pas aux assemblées capitulaires du 23 juillet au 3i décembre 1574, du a4 janvier 1575 au 2 janvier 1577. Pendant toute cette période il est déclaré absent. Il reparaît le 4 janvier 1577 P0UI" tomber malade quelques mois plus tard.
Au début du registre de 1670 (LL 157, fol. 1), Lescot ligure parmi les chanoines diacres. Peu de temps après, ie 5 avril 1570, il était ordonné prétre par l'évêque d'Avranches dans la chapelle de Saint-Denis du Pas.
Plusieurs articles enfin se rapportent à sa der­nière maladie.
Entre temps, en 1572, déjà investi des fonctions sacerdotales, il s'occupait de la restauration et de la construction des murailles enfermant le cloitre du côté de la Seine, dont Philibert de l'Orme avait déjà eu la charge. Tout en restant'architecte jusqu'à son dernier jour, Lescot remplit donc de la façon la plus complète ses devoirs de chanoine et de prétre.
Sans revenir d'autre part sur des détails biogra­phiques connus, nous nous contenterons de rappeler que notre architecte avait pour père un procureur du roi en la Cour des Aides, nommé Pierre comme lui, et seigneur de Lissy et de la Grange du Mar­troy C, La seigneurie de Clagny lui venait de sa mère, Anne Dauvet. Il en prit le titre qu'il garda toute sa vie. Il était aumônier ordinaire du Roi et abbé commendataire de Notre-Dame de Clermont, près Laval. Ce sont les qualités qui accompagnent son nom dans les actes qui le concernent.
Des frères ou sœurs de l'architecte de Fran-
çois 1" on ne sait à peu près rien, si ce n'est qu'ils laissèrent plusieurs fils et filles qui devinrent les héritiers naturels de Lescot. Il -ne cessa de s'inté­resser à eux de son vivant, comme eu témoignent les donations qu'ils reçurent à l'occasion de leur mariage.
Dès le mois de février 1687 ( 1558,' n. st.), il faisait don à Marguerite Lescot, quand elle épousa Claude d'Aussienville ou d'Aussainville, sieur dè Vil-liers-aux-Cormeilles, bailli et capitaine de Sézanne, de tout ce qu'il possédait de cens, rentes, bois, taillis, terres et autres droits quelconques au lieu de Cou­bert et aux environs, sous la condition que ces biens seraient propres à sa nièce et qu'elle ne serait pas tenue de les rapporter à la succession du donateur. Mais voici que Lescot est informé que, n'ayant pas été insinuée au Châtelet, sa libéralité court le risque' d'étre attaquée par ses héritiers naturels; il s'em­presse aussitôt de la confirmer en remplissant la formalité la rendant inattaquable. L'inscription sur les registres du Châtelet porte la date du 15 dé­cembre 1573.
Autre confirmation, enregistrée au Châtelet quel­ques jours plus tard, le 9 janvier 1574, d'une autre donation en faveur de Madeleine Lescot, après son mariage avec Georges de Romain, écuyer, seigneur de Fontaine, demeurant audit lieu de Fontaine, près Senlis, mariage célébré le. 28 juin i566. La jeune épouse reçoit en don irrévocable les maisons, cours, jardins, cens, rentes', terres, prés, saussaies, etc., du donateur au terroir de Cli-chy-la-Garenne.
Après avoir assuré l'avenir de ses. nièces, no­tre architecte songe à récompenser les bons ser­vices de deux domestiques, Pierre Janvier et Jean Dumont. Le contrat est insinué le 18 novembre 1576 ; le don consiste én une maison, foullerie et étable couvertes, partie da tuile, partie de chaume, cour, jardin et appartenances, le tout situé au vil­lage de Vanves, avec les meubles qui s'y trouvent. C'est en somme un refuge pour leurs vieux jours, concédé à de fidèles serviteurs par un maître recon­naissant, à la seule charge, le trait mérite d'être noté, de faire Ie vin de Lescot, sa vie durant, avec le produit des vignes qu'il possède à Vanves. N'oublions pas que Lescot était dans les ordres. A cette époque, tous les environs de Paris
I11 Voir la réception de Pierre Lescot, -licentié es loix-, en l'office de procureur général eh la Cour des Aides, vacant par ta mort de Nicole Chevalier, dernier possesseur, lequel office a été donné par le Roi au s' Lescot à la recommandation deM* Guillaume Dauvet, son beau-père, seigneur de Clagny ét maitre des Requêtes, en date du 4 novembre 1564 (Ar­chives nationales U 665, fol. i4i).